«Lutum magnum et turpe inficiens»

Une affaire de pollution à Avignon à la fin du Moyen Âge

Di Emilien Segantini

Résumé

En ville, nul besoin de chercher pour trouver des résidus de l’activité et de la consommation humaines. Des canettes de bières aux chewing-gums, des mégots de cigarettes aux cartons d’emballage ou plastiques de toutes sortes, nombreuses sont les sources de pollution de l’espace urbain. Mais qu’en était-il au Moyen Âge ? Trois actes, rédigés entre la fin du XIVème et le début du XVème siècle, conservés aujourd’hui aux Archives départementales de Vaucluse, permettent d’en savoir un peu plus sur la question. Cette contribution, prenant la forme d’une étude de cas, se veut tout à la fois stimulante, pédagogique et propédeutique. Elle cherche, d’une part, à montrer comment lire, comprendre et interpréter un document médiéval et, de l’autre, à éveiller l’intérêt du lecteur pour des problématiques qui méritent d’être approfondies.

Riassunto

In città, non c’è bisogno di cercare per trovare dei residui dell’attività e del consumo umano. Dalle lattine di birra ai chewing-gum, dai mozziconi di sigaretta ai cartoni di imballaggio o plastiche di qualsiasi tipo, ci sono tante fonti di inquinamento dello spazio urbano. Ma com’era la situazione durante il Medioevo ? Tre atti notarili, realizzati tra la fine del Trecento e l’inizio del XV secolo, attualmente conservati negli Archivi dipartimentali di Vaucluse, ci danno qualche risposta. Questo contributo sviluppato sotto forma di un caso di studio, vuole essere stimolante, pedagogico e propedeutico a studi futuri. Si cerca, infatti, da un lato, di mostrare come leggere, capire e interpretare un documento medievale e, dall’altro, a suscitare l’interesse del lettore verso problematiche che meritano di essere approfondite.

Rendez-vous chez les morts

            L’intérêt des chercheurs pour ce thème de la pollution médiévale, considéré alors comme un objet d’étude spécifique, est en fait assez récent[1]. Plusieurs types de sources, des actes de la pratique aux œuvres littéraires en passant par les productions iconographiques, sont depuis lors réétudiés à l’aune de ces questionnements. L’attention notamment portée à la terminologie employée, aux détails qui pouvaient à première vue paraître anecdotiques, révèlent souvent la « gravité d’une pollution domestique et collective », mais aussi quotidienne et permanente, affectant ces sociétés urbaines médiévales[2]. Sur ce point, il faut d’ores et déjà noter que les actes étudiés ici ne sont en rien extraordinaires. Au contraire, ils font partie des sources bien connues de ces historiens. La teneur même de ceux-ci connaît, à quelques variations près, de multiples équivalents. Néanmoins, il semble intéressant de mener une analyse qualitative, dans le détail de ces trois règlements, et d’y chercher les formes que peuvent prendre cette pollution urbaine et les éventuels moyens curatifs mis en place pour y remédier. Se faisant, il faut également interroger la structure des documents, l’identité et le rôle des acteurs qui y sont présentés, les différentes étapes de la procédure engagée.

            De prime abord, l’analyse d’un acte rédigé en latin n’est pas chose facile. Plusieurs barrières peuvent en effet freiner la compréhension de celui-ci ; identifier les lettres et les mots selon la qualité de rédaction du scribe ou tout simplement l’état de conservation du document, décrypter les nombreuses abréviations parcourant le texte – surtout à la fin du Moyen Âge –, traduire enfin les termes et notions parfois propres à une période, à une localité, à un contexte spécifiques. Fort heureusement, les règlements de cette époque respectent toutefois une certaine logique du point de vue de leur structure[3]. C’est notamment le cas des trois manuscrits avignonnais retenus ici. En ce sens, la mention du nom et du titre des actants, celle du jour mais aussi du lieu à l’intérieur duquel ils se réunissent, formulent le contenu de l’acte et enfin apposent leurs sceaux en bas du document, sont autant d’informations capitales qu’il s’agit de déceler en premier lieu. Par ce biais, il est alors possible de recontextualiser le récit à l’aune de la conjoncture d’antan.

            La date de rédaction d’un document médiéval – tout au moins au cours de ces derniers siècles – peut être insérée aux deux antipodes du corps du texte, c’est-à-dire au tout début ou à la toute fin de celui-ci. Sur ce point, l’acte de 1395 est un peu différent en ce sens qu’il est en fait l’addition de trois événements – sur lesquels il faudra bien sûr revenir par la suite. Par conséquent, il faut prendre garde de ne pas relever la date afférente à cette troisième section et de considérer l’information comme valable pour l’ensemble du document. Une lecture attentive permet néanmoins de relever, en plein cœur du texte, la partie de phrase suivante : « anno a Nativitate Domini millesimo trecentesimo nonagesimo quinto indictione tertia cum eodem anno sumpta die vero lune intitulata quartadecima mensis junii pontificatus sanctissimi in Christo Patris et Domini nostri domini Benedicti divina providentia pape tertii decimi anno primo ». Si la première partie de l’extrait donne une date complète, à savoir celle du 14 juin 1395, les derniers mots en confirment l’année. En effet, le cardinal Pedro de Luna devient pape sous le nom de Benoît XIII en 1394[4]. Eu égard au fait qu’il s’agisse ici de l’« anno primo » de son pontificat, l’année 1395 est donc bien confirmée. Trois mots, inscrits dans les premières lignes du texte, viennent par ailleurs compléter ces connaissances et affiner la chronologie à l’échelle des heures : « tunc hora vesperorum ». L’expression, signifiant littéralement « à l’heure des vêpres », ne laisse en effet aucune ambiguïté quant au bornage d’un intervalle de temps au cours duquel se tient cette réunion. En tant que dernière heure canoniale de la journée, les vêpres correspondent à la fin de l’après-midi, lorsque le soleil commence à décliner.

            Par ailleurs, l’évocation du lieu d’établissement de l’acte, qui peut sembler à première vue anecdotique, est en réalité fort intéressante. En effet, l’événement se déroule dans le cimetière de l’église Saint-Pierre d’Avignon. La réalité de ce détail est en fait toute médiévale ; le cimetière, espace dans lequel reposent les morts de la communauté, est également champ de vie, place publique, lieu de sociabilité. Intégré géographiquement dans le tissu urbain, omniprésent à l’intérieur des murs d’Avignon dans des dimensions parfois considérables, il l’est aussi socialement par les usages et les pratiques qui se développent en son sein[5]. Pour sa part, l’église Saint-Pierre est entourée sur trois côtés (nord, est, sud) par un cimetière[6]. C’est à l’intérieur de celui-ci que se tient, tous les samedis au moins jusqu’à son interdiction en 1306, le marché aux bestiaux[7]. Plusieurs règlements de plaintes, conservés dans le fonds du chapitre de Saint-Pierre, confirment par ailleurs cette utilisation profane du cimetière dans la première moitié du XIVème siècle[8]. Sur un autre plan, des réunions officielles sont de même convoquées en ces lieux. Ainsi, les maîtres des rues s’y réunissent, par exemple, en 1395 et encore plusieurs fois au XVème siècle, comme en témoignent d’autres documents d’archives[9]. Non loin du couvent des Augustins et de la rue polluée dont il sera question plus tard, c’est donc ici que siègent un certain nombre d’hommes sur lesquels il faut maintenant s’arrêter.

            Après avoir situé la rédaction de l’acte dans le temps et dans l’espace, il faut chercher à déterminer le nom des acteurs engagés dans l’affaire, ainsi que leurs titres et rôles à jouer dans celle-ci. Ici, il s’agit, à quelques exceptions près, des mêmes protagonistes dans chacun des trois documents étudiés. L’acte de 1395 en présente huit. D’une part, le prêtre (« presbytero »), chanoine (« canonico ») de l’église Saint-Agricol d’Avignon et directeur des travaux du palais apostolique (« operum sacri palatii apostolici directori ») Jean Bisacii[10] et le portier (« ostiario ») de la « Porte de fer » Jean Juliani[11] ; d’autre part, le damoiseau (« domicello ») Bertrand Gaufridi, le bourgeois d’Avignon (« burgensi Avinionensibus ») Jean Artaudi et le bachelier en lois (« bacallario in legibus ») et citoyen de la même ville (« civi Avinionensi ») Jean de Ponte de Laude.La présentation de ces protagonistes en deux groupes distincts n’est pas anodine car, en réalité, une divergence – qui pourrait être qualifiée de hiérarchique – les distingue. En effet, les deux premiers, membres du clergé ordinaire, sont nommés « pro corthesanis » par l’archevêque de Narbonne (« archiepiscopum Narbonensem ») et camérier du pape (« domini nostri pape camerarium ») François de Conzié, tandis que les trois derniers, laïcs, sont choisis « pro civibus » par le damoiseau (« domicellum ») et viguier (« vicarium ») Pierre de Balaysono ou Baylaysono selon les actes. Un ultime personnage vient clore cette liste nominative. Il s’agit en fait du principal intéressé, de celui qui soumet sa demande aux protagonistes susmentionnés et espère y trouver satisfaction : Jean Robberti, frère du couvent des Augustins d’Avignon.

            Au total, cinq hommes sont élus. Mais quelle forme revêt leur investiture ? Et à quelle fin sont-ils convoqués par le frère d’un couvent mendiant ?

Acte de 1395 témoignant d’un cas de pollution à Avignon (Archives départementales de Vaucluse, 1H7/5). Cliché de l’auteur

Un parfum de mauvaise odeur

            D’après les mots mêmes du texte, ces cinq personnages deviennent « magistris vicorum, carreriarum seu transituum ac appendentiarum curie Romane seu civitatis Avinionis ubi curia Romana residebat ». Plus simplement, ils sont en fait élevés au rang de « maîtres des rues » d’Avignon. Cet office municipal, institué au cours des siècles précédents, charge trois officiers de la surveillance des voies publiques, dans leur utilisation comme dans leur entretien[12]. C’est notamment eux qui veillent à la propreté et au nettoyage des rues, à l’installation de constructions particulières sur le réseau viaire de la cité ou au contraire à la destruction de celles pouvant obstruer le passage. Mandatés par le conseil de ville, ces maîtres des rues ont autorité pour imposer leurs décisions. L’acte de 1395 est, à cet égard, révélateur. En effet, la troisième partie du document rapporte le contenu de lettres patentes investissant de leurs fonctions les deux maîtres des rues nommés pour les courtisans d’Avignon, Jean Bisacii et Jean Juliani. Il est même précisé, un peu plus haut dans le texte, que ces lettres datées du 29 novembre 1391 sont rédigées sur parchemin (« in pargameno ») et marquées du sceau pendant de cire rouge de l’office caméral. D’après la teneur de celles-ci, ces officiers doivent jurer de prescrire, ordonner, décréter, réformer, contraindre, connaître, définir et faire tout ce qui appartient à la charge qui leur est confiée. Le camérier du pape, sous l’autorité duquel sont rédigées ces lettres, demande également à tous les officiers pontificaux, à tous les autres tant citoyens que courtisans, clercs ou laïcs, monnayeurs et personnes de quelque condition que ce soit, d’obéir auxdits maîtres des rues. De même, l’auditeur de la curie pontificale, le maréchal de la curie romaine, l’official, le viguier de la cour temporelle et les autres juges et officiers ecclésiastiques ou laïcs exerçant une quelconque autorité ne doivent en aucune manière empêcher ou perturber l’exercice de leurs fonctions. Au contraire, ils sont tenus de leur obéir efficacement et de leur apporter aide, conseil et assistance quand cela est nécessaire. Ces élus ont donc, au moins en théorie, une marge de manœuvre assez large en ce qui concerne la gestion des rues de la ville. Et si le frère du couvent des Augustins fait appel à eux, c’est qu’il existe un problème relevant justement de leurs attributions. En ce sens, l’acte du 14 juin 1395 permet d’en apprendre davantage.

            Peu avant la rédaction de cet instrument, peut-être quelques jours voire quelques semaines plus tôt comme semble l’indiquer l’expression latine « nuper », Jean Robberti expose une requête aux cinq maîtres des rues réunis dans le cimetière de Saint-Pierre. Représentant à cette occasion le couvent auquel il appartient, le frère augustin souhaite en effet élever deux tables dans un lieu angulaire ou une place (« loco angullari sive platea ») situé devant l’une des portes de l’église conventuelle. Plus précisément encore, la zone serait comprise entre deux piliers porteurs de l’édifice appelés vulgairement « achoas » – un terme probablement local pouvant renvoyer à l’idée de contreforts. Une brève digression concernant la situation géographique des Augustins semble nécessaire à ce stade. Probablement arrivés à Avignon dans les années 1260-1270, ils s’installent une vingtaine d’années plus tard aux abords de la rue Carreterie, hors des remparts de la ville[13]. Faisant face à un autre couvent mendiant, celui des Carmes, ils prennent alors pied sur le territoire de la paroisse Saint-Pierre, tandis que leurs confrères sont implantés sur la paroisse voisine de Saint-Symphorien. En 1395, soit près d’un siècle après leur établissement définitif, leur couvent est déjà doté d’un grand clocher, lequel est toujours visible aujourd’hui. De plus, le frère désire également protéger ces tables par l’apposition d’un toit convenable (« tegimento condecenti »). L’opération achevée, ce local jouxtant l’église des Augustins pourrait alors être loué par des « mechanicis » – sans doute faut-il entendre ici des artisans.

Photographie de la rue Carreterie avec vue sur le clocher des Augustins en arrière-plan. Cliché de l’auteur.

            D’un autre côté, Jean Robberti souhaite voir la mise en place d’une calade (« calatam ») s’étirant « usque ad medium carrerie ». Prenant la forme d’une voie de communication pavée à l’aide de galets simplement fichés dans le sol et sur champ, la calade est en réalité typique de la région provençale. Un article, tiré des statuts d’Avignon au XIIIème siècle, précise même qu’il devait s’agir de petites pierres, « de lapidibus minutis[14]». Améliorant la circulation ainsi que l’image même de la cité, cette entreprise d’assainissement des voies publiques retient de plus en plus l’attention des autorités urbaines médiévales à partir du XIVème siècle[15]. Et cela est d’autant plus important en ce lieu que la rue Carreterie constitue un axe de circulation fréquenté ; prolongée hors de l’enceinte par une route menant à l’Isle ou à Carpentras, c’est sur elle que débouche le portail Saint-Lazare. Loin d’être abandonnée avec le temps, l’installation de calades est encore monnaie courante dans certaines villes comme Avignon. Ainsi, une telle forme de pavage est par exemple identifiable place de l’Horloge. Une rue Calade existe déjà au XVIème siècle et une rue de la Petite Calade lui est voisine[16] – autre preuve de l’importance des données toponymiques dans la connaissance du passé d’une ville. Jusqu’en 1395, aucun chantier de pavage n’avait été entrepris rue Carreterie, notamment du fait de la cavité existante devant cette place ou ce lieu angulaire mentionné plus haut.

            L’autre raison avancée pour justifier une telle absence fait précisément intervenir la pollution jonchant le sol de la rue du couvent. Selon ce qu’en dit l’acte, le rejet de fumiers, de boues, d’ordures et d’autres immondices (« projectionem stercorum, lutorum, sterquiliniorum et aliarum immundiciarum ») provenant des tavernes, étuves et autres hospices alentours et l’impossibilité de leur écoulement avait produit un immense bourbier (« lutum magnum ») infecte et polluant de manière inconvenante la rue, les voisins et empêchant charretiers et cavaliers de la traverser. La puanteur (« fetor ») qui se dégage de cette fange est d’ailleurs telle que personne ne peut demeurer sans difficulté dans la rue ou dans l’église du couvent, cela même lorsque les frères célèbrent le divin office. Pour appréhender l’ampleur de cette pollutio urbaine, il faut prendre du recul et considérer son environnement direct, autrement dit la rue médiévale. Indubitablement différente de celle d’aujourd’hui, dans ses dimensions comme dans son occupation, cette dernière est le terrain de déambulations humaines et animales régulières, répétées. Avec elles, c’est tout un agrégat composite qui s’accumule et stagne à ciel ouvert : les détritus alimentaires, les eaux usées, les matières fécales, sans compter les aléas climatiques pouvant être à l’origine d’écoulements boueux par exemple. À ce tableau quotidien pour les hommes de la fin du Moyen Âge, il ne faut pas non plus négliger les mauvaises odeurs ambiantes[17]. Un exemple local suffit à résumer le propos et à souligner l’importance de ce phénomène. En 1390, soit peu de temps avant l’affaire qui occupe ces quelques lignes, il faut plus de deux mois à la ville d’Avignon pour nettoyer la rue Palapharnerie « si grande était la masse des immondices accumulées » en ce lieu[18].

            Ainsi donc, le frère augustin sollicite le consentement et l’autorisation desdits maîtres et assesseur présents afin de ne pas être empêché dans la mise en application de ce projet qui, comme il est bien rappelé, ne doit en aucun cas porter préjudice à quiconque. Les bénéfices de cette entreprise, probablement avancés par Jean Robberti et retranscrits par la suite dans l’acte du 14 juin, seraient multiples : un ou deux « mechanicis » bénéficieraient alors d’un espace de travail protégé, ces nouvelles constructions décoreraient la « res publica » de la ville et, enfin, le lieu infecté pourrait être débarrassé des ordures qui le jonchent et des odeurs qui en résultent. Pour appuyer ses dires, il invite même les maîtres des rues à se rendre sur les lieux du désagrément. De cette manière, ils pourraient constater le problème de leurs propres yeux, déterminer si le chantier ne porte pas préjudice à la ville et confirmer l’utilité ainsi que le potentiel décoratif de celui-ci. La suite de l’acte permet de savoir que les juges de cette affaire répondent favorablement aux demandes du frère. Mais ne font-ils vraiment que consentir ?

            Dans un deuxième temps, l’acte rapporte le verdict des maîtres des rues prononcé le 14 juin 1395. Après avoir constaté de leurs propres yeux les problématiques soulevées par le frère Jean Robberti et vérifié que ces dernières n’entrent pas en conflit avec les statuts provinciaux et municipaux, les cinq officiers en charge de la surveillance et de l’entretien de la voirie d’Avignon peuvent statuer. La réponse, positive, permet au couvent des Augustins d’édifier ou de faire édifier dans le lieu désigné deux tables avec un toit convenable pour les louer ou les utiliser d’une autre manière. La première doit être placée dans la partie supérieure ou à l’est au détour de la taverne vulgairement appelée « de Petra ». En outre, sa longueur est fixée à quatre palmes. En ce qui concerne la seconde table, disposée à l’inverse dans la partie inférieure ou à l’ouest, elle doit faire face à l’hôpital Notre-Dame de la Majour[19] ou au Portail Matheron. Plus réduite que l’autre, ses dimensions se limitent à deux palmes et demi de long. Il est ajouté que la largeur des deux tables ne doit pas dépasser un fil ou une droite allant d’un pilier à l’autre de l’église, l’espace restant devant être maintenu tel quel afin de permettre l’accès à la porte près de laquelle elles seraient installées. L’accord reconnaît également la possibilité de faire élever une calade jusqu’au milieu de la rue, à condition toutefois que le couvent s’occupe de l’entretien et de la réfection de celle-ci tant qu’existent les deux tables et afin que la rue reste propre et en bon état. En cas de négligence dans l’exécution de cette tâche, les bénéfices réalisés à ces tables doivent alors revenir à la communauté de la cité d’Avignon. Telles sont donc les prérogatives reconnues par les maîtres des rues au frère Jean Robberti et, par extension, au couvent des Augustins de la ville.

            D’un commun accord, les parties – plaignant et juges de l’affaire – demandent enfin au rédacteur d’établir autant d’actes que nécessaire. Sans doute en reçoivent-elles toutes deux un exemplaire. Les informations relatives à ce personnage chargé de la mise par écrit des décisions sont toujours inscrites à la fin du document. En quelques lignes, lesquelles sont par ailleurs détachées du corps du texte par un espace, l’identité de ce protagoniste, ses fonctions, l’autorité qui l’engage et son rôle dans la procédure sont ainsi déclinés. En 1395, il s’agit de Pierre Jacobi. Parlant, comme souvent, à la première personne, il se présente comme étant clerc d’Avignon (« clerico de Avinione »), notaire par autorité impériale (« auctoritate imperiali notario ») et scribe des maîtres des rues (« magistrorum carreriarum scriba »). Après avoir mis par écrit les tenants et aboutissants de cette procédure, il appose enfin son seing. Prenant la forme d’une illustration plus ou moins travaillée, celui-ci atteste de la véracité des faits retranscrits et authentifie le document produit. C’est, d’une certaine manière, l’ancêtre de la signature moderne[20].

Seing manuel de Pierre Jacobi, (Archives départementales de Vaucluse, 1H7/5), clichè de l’auteur.

            L’histoire, toutefois, ne s’arrête pas en 1395. Deux actes, élaborés quelques années plus tard et aujourd’hui conservés dans le fonds des Augustins d’Avignon, sont là pour en témoigner. Quels éclairages supplémentaires apportent-ils donc sur cette affaire ?

Pierre d’achoppement, échoppe de pierre

            Le second acte relatif à ce cas de pollution urbaine médiéval est établi au tout début du XVème siècle. Il s’ouvre sur l’exposition des protagonistes présents lors de la réunion antérieure dans le cimetière de Saint-Pierre et des demandes du frère augustin pour le compte de son couvent. Ainsi que le rappelle le notaire du document, toutes ces informations sont déjà relatées dans l’« instrumento publico » du 14 juin 1395, c’est-à-dire celui justement analysé plus haut. Rédigé pour sa part le 10 novembre 1407, ce règlement prend forme sous le pontificat du même pape que précédemment, à savoir Benoît XIII. Néanmoins, de nouveaux maîtres des rues viennent remplacer ceux de 1395. Sans compter la présence du licencié en lois (« licenciato in legibus ») et cosyndic (« consindico ») d’Avignon Foresio Nini(?), il s’agit du damoiseau (« domicello ») Georgio Hugonis et du bourgeois (« burgense ») Berengario de Comps, lesquels sont reconnus maîtres des rues pour le compte des bourgeois de la ville. À ceux-ci, il convient encore d’ajouter le bachelier en lois (« baccallario in legibus ») et assesseur des maîtres des rues (« assessore ipsorum magistrorum carreriarum ») Jean de Ponte de Laude, qui intervient sous mandat du pape et du conseil de la cité. En vue de la résolution du problème soulevé quelques douze années plus tôt par Jean Robberti, ces derniers se réunissent cette fois-ci sur le lieu même du désagrément, là où la pollution de rue perturbe la vie sociale et religieuse du couvent.

            Le frère augustin, représentant une nouvelle fois les intérêts de son établissement, présente l’autorisation qu’il avait reçu des anciens maîtres des rues. Celle-ci lui permettait notamment d’élever deux tables avec un toit dans le but de les louer ou de les utiliser d’une autre manière. Outre l’emplacement et les dimensions de ces dernières, il rappelle aussi le droit obtenu pour dresser une calade devant le couvent. Par ailleurs, le frère entend encore améliorer cette échoppe et construire dans les limites de ce même lieu une petite maison – il est précisé « domum seu domumculam ». En réalité, le texte semble laisser entendre que cette construction est déjà commencée, voire presque terminée au moment de la réunion de 1407. Circonscrite à l’intérieur du locus problématique, elle viendrait en fait pérenniser ces étales, les faisant peut-être passer du simple bois couvert à la pierre de maçonnerie. Une transformation qui, semble-t-il, est assez fréquente à l’époque[21]. Après avoir écouté les dires de l’augustin et vu de quoi il en retourne concrètement, le cosyndic, les maîtres des rues et l’assesseur de ces derniers permettent finalement au couvent d’édifier cette maison près de leur église et à l’intérieur de la zone maintes fois sujette à discussion. Devant une foule de témoins, parmi lesquels des citoyens et des habitants de la ville, l’accord résultant de ces échanges est, en dernier lieu, lu et promulgué officiellement. Et le seing de Pierre Jacobi, déjà présent en 1395, se retrouve une nouvelle fois à la toute fin de l’acte « in fidem premissorum ».

            À ce stade, pourquoi un troisième acte ? La réponse ne peut qu’être trouvée dans le contenu du document en question. Bien plus court que les deux autres, celui-ci s’ouvre sur le résumé des demandes émises et des décisions prises lors de l’entrevue de 1395. Alors que la date de rédaction de ce règlement est inscrite à la suite, elle dénote et surprend. Logiquement, le classement des archives suit un ordre chronologique ; l’acte coté 1H7/5 date du 14 juin 1395, celui coté 1H7/7 est mis par écrit le 10 novembre 1407. Pourtant, le document suivant est du 04 novembre 1407. Ici, une erreur de cotation semble expliquer une telle rupture. Et si l’exception confirme la règle, cela prouve l’importance que revêt cette donnée – mais le lieu ou l’identité des acteurs pourraient l’être également – dans la compréhension d’une affaire déployée sur plusieurs actes. Dans le cas présent, il s’agit donc maintenant de lire ce document tout en gardant à l’esprit qu’il précède de quelques jours celui du 10 novembre 1407.

            Le 04 novembre 1407, un groupe d’hommes se réunit à Avignon « ad sonum campane ». Composé du vicaire général des Augustins, de près d’une vingtaine de frères du couvent d’Avignon et de trois bacheliers, ce chapitre de réguliers statue à propos de l’accord de 1395. Jean Robberti avait en effet promis de faire confirmer l’entente trouvée par son couvent, sans quoi celle-ci aurait perdu toute valeur juridique et n’aurait pu être mise à exécution. En conséquence, le chapitre réuni à cette date consent aux décisions prises par les maîtres des rues et s’engage à les respecter. Les frères promettent notamment de renoncer à tout droit, exemption, privilège, statut et coutume qui entrerait en conflit avec les termes fixés par les arbitres de l’affaire. Ils jurent même « ad modi religionis ponendo manus ad pectora » de ne pas y contrevenir. Cette forme de serment se retrouve en fait fréquemment dans les actes de composition faisant intervenir des communautés religieuses[22]. Dans d’autres cas, les parties posent la main sur les Évangiles[23]. Par le biais de ces mouvements rituels, ils engagent leur parole, leur honneur, leur intégrité morale – le texte parle d’un serment fait « sub cuius juramenti virtute ». En outre, ces derniers demandent au « notarium publicum » de dresser plusieurs actes stipulant les différentes clauses convenues lors de la composition. Cette fois, la réunion se déroule dans le réfectoire – ou grand tinel (« magno tinello ») – du couvent des Augustins. Le rédacteur n’est plus Pierre Jacobi mais Aymone de Monterotundo, notaire par autorité apostolique et impériale. En réalité, ce dernier apparaît déjà dans la liste des témoins de l’acte précédent. Son seing, tracé au même titre que celui de son confrère dans la partie inférieure gauche de l’acte, est un peu plus complexe et rapporte, même si de façon abrégée, son nom de famille.

Seing manuel de Aymone de Monterotundo, (Archives départementales de Vaucluse, 1H7/8). Cliché de l’auteur

            En guise de conclusion, il convient de résumer le propos et de souligner l’intérêt historique de ces trois actes. Pour sa part, le premier document révèle une affaire de pollution à Avignon, laquelle implique différents acteurs en 1395 pour tenter de résoudre un problème affectant le couvent des Augustins de la ville. Après confirmation des solutions trouvées par le chapitre des Augustins, ainsi qu’en témoigne un second acte daté de 1407, un troisième et dernier règlement pérennise le projet des frères de construire deux tables, une maison de pierre protégeant ces étales et une calade devant leur établissement, laquelle permettrait de réguler l’amoncellement des déchets dans la rue. La procédure est lente ; plus d’une dizaine d’années s’écoule entre la mention de la plainte et la reconnaissance officielle des mesures à entreprendre. Bien que cette histoire puisse sembler banale et anecdotique, elle n’en demeure pas moins instructive. Toutes proportions gardées, elle permet de s’immiscer dans le quotidien de ces hommes de la fin du Moyen Âge, de découvrir un semblant de topographie urbaine, d’entrevoir quelques-unes des problématiques, ici dues à la pollution des rues, auxquelles ils doivent faire face mais aussi les moyens curatifs qu’ils développent pour y remédier. Et, derrière ces documents rédigés dans une langue dite morte, c’est la vie d’une époque qui se laisse approcher, décrypter, recomposer au fil des actes. Quelques échos, parfois lointains, trouvent même une résonance particulière dans le contexte actuel. Et, en ce sens, l’histoire, perpétuellement réactualisée, est encore toute à écrire…

Sources et bibliographie

Sources imprimées et tapuscrites :

Archives départementales de Vaucluse, 195J294. Notes d’Anne-Marie Hayez sur les couvents mendiants d’Avignon.

MAULDE René (de), Coutumes et règlements de la République d’Avignon au XIIIème siècle, Paris, Larose, 1879.

Sources manuscrites :

Archives départementales de Vaucluse, 1H7. Privilèges accordés au couvent des Augustins d’Avignon :

  • 1H7/5. Verdict des maîtres des rues d’Avignon suite aux demandes du frère augustin Jean Robberti concernant la construction de deux tables et d’une calade devant le couvent auquel il appartient (1395).
  • 1H7/7. Verdict des maîtres des rues d’Avignon suite aux nouvelles demandes du frère augustin Jean Robberti pour l’élévation d’une maison de pierre dans le même lieu (1407).
  • 1H7/8. Confirmation de l’autorisation de 1395 par le chapitre des Augustins d’Avignon (1407).

Bibliographie :

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LEGUAY Jean-Pierre, La rue au Moyen Âge, Rennes, Ouest-France, 1984.

LEGUAY Jean-Pierre, La pollution au Moyen Âge dans le royaume de France et dans les grands fiefs, Paris, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1999.

LEGUAY Jean-Pierre, « La laideur de la rue polluée à la fin du Moyen Âge : “Immondicités, fiens et bouillons” accumulés sur les chaussées des villes du royaume de France et des grands fiefs au XVème siècle », dans Le beau et le laid au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2000, p. 301-317.

LEGUAY Jean-Pierre, L’eau dans la ville au Moyen Âge, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002.

PANSIER Pierre, Les hôpitaux d’Avignon au Moyen Âge, Avignon, François Seguin, 1907.

PAYAN Paul, Entre Rome et Avignon. Une histoire du Grand Schisme (1378-1417), Paris, Flammarion, 2009.


Notes:

[1]      Le dossier a été ouvert pour la première fois par Arlette Higounet-Nadal, « Hygiène, salubrité, pollutions au Moyen Âge. L’exemple de Périgueux », dans Annales de démographie historique, 1975, p. 81-92. Il a ensuite fait l’objet de plus amples réflexions. Voir notamment les travaux fondateurs de Jean-Pierre Leguay, La rue au Moyen Âge, Rennes, Ouest-France, 1984 ; id., La pollution au Moyen Âge dans le royaume de France et dans les grands fiefs, Paris, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1999 (et l’importante bibliographie présente en fin d’ouvrage) ; id., « La laideur de la rue polluée à la fin du Moyen Âge : “Immondicités, fiens et bouillons” accumulés sur les chaussées des villes du royaume de France et des grands fiefs au XVème siècle », dans Le beau et le laid au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2000, p. 301-317 ; id., L’eau dans la ville au Moyen Âge, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002 (chapitres 4 et 5 essentiellement).

[2]      Jean-Pierre Leguay, La rue au Moyen Âge, op. cit., p. 53.

[3]      Il est important de préciser que ces exemples ne représentent pas l’ensemble des possibles. L’étude d’autres actes, menée sur une période, une aire géographique ou une institution différente, peut à juste titre affiner ou nuancer le présent exposé. Cela dit, il semble intéressant de poser quelques jalons réutilisables à certaines occasions.

[4]      Benoît XIII, au même titre que les autres papes avignonnais de cette période particulière, est aujourd’hui considéré par l’Église catholique comme un « antipape ». Loin de se limiter aux cercles conciliaires du XIVème siècle, le débat a pendant longtemps divisé les historiens eux-mêmes, qui prenaient alors partie pour une obédience au détriment de l’autre. Pour plus de détails, voir notamment la synthèse de Paul Payan, Entre Rome et Avignon. Une histoire du Grand Schisme (1378-1417), Paris, Flammarion, 2009.

[5]      Sur ce point, voir par exemple Jacques Chiffoleau, La comptabilité de l’au-delà, op. cit., p. 155-163 ; Michel Lauwers, Naissance du cimetière. Lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier, 2005, p. 259-268.

[6]      Anne-Marie Hayez, « Les environs de l’église Saint-Pierre d’Avignon au XIVème siècle », dans Annuaire de la Société des Amis du Palais des Papes, 1984-1985, n. 61-62, p. 30.

[7]      Cet exemple, bien connu, est notamment cité par Joseph Girard, Pierre Pansier, La Cour temporelle d’Avignon aux XIVème et XVème siècles, Paris/Avignon, Champion/Roumanille, 1909, p. 25.

[8]      Voir le résumé qu’en fait Anne-Marie Hayez, « Les environs de l’église Saint-Pierre d’Avignon au XIVème siècle », art. cit., p. 30 et suivantes.

[9]      Joseph Girard, « Les maîtres des rues d’Avignon au XVème siècle », dans Annales d’Avignon et du Comtat Venaissin, 1917, n. 5, p. 49.

[10]    Pour éviter toute transposition hasardeuse, les noms de famille sont retranscrits dans leur forme latine.

[11]    Il serait également capitaine de la cour du maréchal, voir Anne-Marie Hayez, « Préoccupation d’“environnement” à la fin du XIVème siècle », dans Avignon au Moyen Âge. Textes et documents, Avignon, Aubanel, 1988, p. 186, n. 2.

[12]    L’étude de référence demeure celle de Joseph Girard, « Les maîtres des rues d’Avignon au XVème siècle », art. cit., p. 43-80. Un paradoxe apparaît ici : l’office de maîtres des rues investit trois officiers de ces fonctions or il y en a cinq dans l’acte de 1395. Il semblerait que cette originalité soit exclusivement liée à la période pontificale d’Avignon, voir p. 44.

[13]    François Guyonnet, Magali Truel, « Le couvent des Augustins d’Avignon. Approche historique et archéologique », dans Annuaire de la Société des Amis du Palais des Papes, vol. 75, 1998, p. 103.

[14]    René de Maulde, Coutumes et règlements de la République d’Avignon au XIIIème siècle, Paris, Larose, 1879, p. 169.

[15]    Jean-Pierre Leguay, La pollution au Moyen Âge dans le royaume de France et dans les grands fiefs, op. cit., p. 95.

[16]    Voir les anecdotes rapportées sur ces deux rues par Paul Achard, Guide du voyageur ou Dictionnaire historique des rues et des places publiques de la ville d’Avignon, Avignon, Seguin aîné, 1857, p. 38-40.

[17]    Il faut à nouveau renvoyer ici aux travaux de Jean-Pierre Leguay, voir note 1.

[18]    L’anecdote est rapportée par Jean-Pierre Leguay, La rue au Moyen Âge, op. cit., p. 56.

[19]    Plus haut dans le texte, la fondation hospitalière est également appelée « hôpital des pauvres du Christ » ; elle aurait été fondée par Jean Nuti, épicier (« speciator »). Pierre Pansier la mentionne dans son étude sur les hôpitaux d’Avignon au Moyen Âge, ajoutant qu’il y en a en fait deux et qu’elles sont aussi dites des Pèlerins. Voir Pierre Pansier, Les hôpitaux d’Avignon au Moyen Âge, Avignon, François Seguin, 1907, p. 17. Elle se situerait plus précisément au nord de la rue Carreterie, ainsi que l’indique Paul Achard, Guide du voyageur ou Dictionnaire historique des rues et des places publiques de la ville d’Avignon, op. cit., p. 43.

[20]    Sur cette question de la signature médiévale, voir notamment Claude Jeay, Signature et pouvoir au Moyen Âge, Paris, École des chartes, 2015.

[21]    C’est en tout cas l’opinion de Joseph Girard, « Les maîtres des rues d’Avignon au XVème siècle », art. cit., p. 72-73.

[22]    Un règlement de 1376 engageant le monastère de Notre-Dame des Fours montre que les moniales promettent de respecter les termes de l’accord en jurant « supra pectus more religioso », voir ADV, 8G26, fol. 54v.

[23]    L’apposition des mains sur les Évangiles est typique du serment dit « à la bolonaise ». Voir par exemple André Gouron, « Diffusion des consulats méridionaux et expansion du droit romain aux XIIème et XIIIème siècles », dans Bibliothèque de l’école des chartes, t. 121, 1963, p. 54.

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